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Travailler quand on est une personne autiste – pour une bonne intégration en entreprise

Travailler quand on est une personne autiste – guide pour une bonne intégration

Pour tout individu, intégrer une entreprise est une étape importante de la vie professionnelle.
Pour les personnes autistes, cette période peut être à la fois stimulante et source de questionnements : comment se présenter ? que dire à son futur employeur ? comment exprimer ses besoins ?

L’intégration réussie repose sur une préparation partagée : celle du salarié, qui anticipe ses conditions de travail idéales, et celle de l’entreprise, qui adapte son accueil et son organisation.


I. Se préparer avant la prise de poste

A. Pour la personne autiste

Avant de commencer un nouvel emploi, il est utile de réfléchir à ce qui aide à bien travailler :

  • les environnements où l’on se sent à l’aise (calme, lumineux, structuré, etc.) ;
  • les moments de la journée où l’on est le plus concentré ;
  • les situations qui peuvent être difficiles (bruit, imprévus, multitâche, interactions nombreuses) ;
  • les stratégies ou outils qui permettent de compenser ces difficultés (casque, to-do list, visuel, check-list, routine, etc.).

Faire ce point permet d’identifier les aménagements raisonnables qui pourront être demandés à l’employeur.
Le dispositif d’emploi accompagné, Cap Emploi ou un job coach peuvent aider à formaliser ces besoins.

Il peut également être utile de préparer sa présentation professionnelle (parler de ses compétences, de ses réussites, de ses besoins éventuels) et de s’entraîner à l’entretien d’embauche avec un professionnel.

B. Pour l’entreprise

De son côté, l’entreprise peut anticiper l’accueil du salarié autiste en préparant l’équipe, en vérifiant l’environnement matériel et en clarifiant les missions.

Bonnes pratiques avant l’arrivée :

  • identifier un interlocuteur référent (RH, manager ou tuteur) ;
  • informer les personnes clés en interne (manager, équipe, référent handicap) ;
  • adapter le poste si besoin (bruit, lumière, disposition) ;
  • prévoir un programme d’accueil progressif, clair et écrit ;
  • remettre une fiche de poste détaillée avec objectifs et priorités.

L’anticipation réduit le stress et favorise une prise de poste plus fluide pour tout le monde.


II. Parler de son autisme au travail : un choix personnel

Faire connaître son autisme à son employeur ou à ses collègues n’est jamais une obligation.
Certaines personnes préfèrent en parler pour faciliter la compréhension et la mise en place d’aménagements ; d’autres choisissent de ne pas le faire.

Avant d’en parler, il peut être utile de se poser quelques questions :

  • Quelles informations me semblent utiles à partager ?
  • À qui les transmettre (manager, RH, référent handicap) ?
  • Dans quel but : obtenir un aménagement ? expliquer une manière de fonctionner ?

Un accompagnement (emploi accompagné, psychologue du travail, Cap Emploi) peut aider à formuler ce message de manière adaptée.


III. Mettre en place les aménagements raisonnables

Les aménagements raisonnables visent à compenser les effets du handicap sans altérer la nature du poste. Ils sont un droit prévu par la loi, et doivent être adaptés à chaque situation.

Exemples d’aménagements possibles :

  • poste de travail dans un espace calme ou isolé ;
  • ajustement de l’éclairage ou mise à disposition d’un casque anti-bruit ;
  • possibilité de pauses de régulation sensorielle ;
  • horaires aménagés, télétravail partiel ou planning prédictible ;
  • consignes écrites, outils visuels de suivi ou de planification ;
  • tutorat ou appui d’un job coach (emploi accompagné).

Ces mesures sont souvent simples à mettre en œuvre et profitent à l’ensemble de l’équipe en améliorant la clarté et l’organisation du travail.

Ces aménagements sont à discuter avec l’entreprise, la médecine du travail ou le référent handicap. Ils peuvent être financés par l’Agefiph (secteur privé) ou le FIPHFP (secteur public).


IV. Sensibiliser le collectif de travail

La sensibilisation du collectif favorise la compréhension mutuelle et réduit les préjugés.
Elle doit être proposée avec l’accord de la personne concernée.

Objectifs d’une sensibilisation réussie :

  • expliquer de manière simple ce qu’est l’autisme et sa diversité ;
  • rappeler que chaque personne est différente et que l’aménagement vise à l’équité, non au privilège ;
  • proposer des attitudes facilitantes : consignes claires, feedbacks explicites, respect du besoin de calme ou de prévisibilité ;
  • valoriser la contribution du salarié à l’équipe.

Une séance courte (30 à 60 minutes) menée par un professionnel ou un intervenant spécialisé suffit souvent à instaurer un climat de confiance. Le salarié autiste qui rejoint l’entreprise peut également s’exprimer pour expliquer son mode de fonctionnement : chaque personne autiste est unique et n’a pas les mêmes ressentis, les mêmes façons d’interagir, les mêmes compétences, forces et besoins qu’une autre personne autiste.


V. Vivre l’arrivée dans l’équipe

La première période dans l’entreprise peut être intense : nouveaux visages, nouveaux codes, nouveaux outils.
Il est normal d’avoir besoin de temps pour s’adapter.

A. Côté salarié

  • N’hésitez pas à demander des explications complémentaires si une consigne n’est pas claire.
  • Si quelque chose vous met en difficulté (bruit, imprévu, surcharge), en parler tôt permet souvent d’éviter un blocage.
  • Organisez vos tâches à l’aide de repères visuels (planning, to-do list).
  • Si vous avez un tuteur, appuyez-vous sur lui pour poser vos questions et reformuler vos besoins.

B. Côté entreprise

Le manager et l’équipe peuvent :

  • présenter progressivement les collègues et le fonctionnement du service ;
  • transmettre les consignes de manière claire et écrite ;
  • structurer les temps d’échange (ordre du jour, durée, points à traiter) ;
  • valoriser les réussites et encourager les progrès ;
  • éviter les remarques floues (« il faut être plus souple ») au profit d’indications concrètes.

Un accompagnement bienveillant, centré sur les compétences, favorise une intégration durable.


VI. Le rôle du tuteur ou du référent

La mise en place d’un tuteur de proximité est particulièrement utile.
Cette personne, formée à l’écoute et à la communication explicite, aide le salarié à mieux comprendre le fonctionnement de l’équipe et sert d’interface en cas de difficulté.
Le référent handicap, quant à lui, assure la coordination entre le salarié, les managers et les partenaires externes :

  • Cap Emploi pour préparer l’intégration et les aménagements ;
  • l’emploi accompagné pour un soutien dans la durée (salarié et employeur) ;
  • la médecine du travail pour des préconisations d’aménagement ;
  • les Centres Ressources Autisme (CRA) pour des conseils et de la sensibilisation.

Ces acteurs travaillent ensemble pour sécuriser le parcours professionnel et maintenir le dialogue.


Ressources utiles

  • Cap Emploi : accompagnement personnalisé vers et dans l’emploi.
  • Emploi accompagné : soutien coordonné au salarié et à l’entreprise.
  • Agefiph / FIPHFP : aides financières et techniques.
  • Centres Ressources Autisme (CRA) : conseils et sensibilisation.
  • Maison de l’autisme : fiches pratiques sur la RQTH, les aménagements raisonnables et le maintien dans l’emploi.

À retenir

  • L’intégration réussie repose sur une bonne préparation, du côté du salarié comme de l’entreprise.
  • Parler de son autisme au travail est un choix personnel ; il peut faciliter les aménagements mais n’est jamais obligatoire.
  • Les aménagements raisonnables permettent d’exercer ses missions dans les meilleures conditions.
  • L’accompagnement par des professionnels spécialisés peut aider à sécuriser la prise de poste.
  • La bienveillance et la clarté profitent à tous.

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