Le repérage précoce des troubles du neurodéveloppement (TND), dont l’autisme fait partie, est essentiel pour permettre une intervention rapide et adaptée. Plus un trouble est détecté tôt, plus les chances d’améliorer le développement de l’enfant et son inclusion augmentent.
1. Qu’est-ce qu’un trouble du neurodéveloppement ?
Les classifications médicales les plus récentes définissant les TND sont le DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux – 5e édition) publié en 2015 en version française et la Classification internationale des maladies, dont la 11e version (CIM-11) a été publiée en juillet 2018.
La Haute Autorité de Santé précise que : « Les TND sont un ensemble d’affections qui débutent durant la période du développement. Ils sont responsables d’une déviation plus ou moins précoce de la trajectoire développementale typique et entraînent des difficultés significatives dans l’acquisition et l’exécution de fonctions spécifiques intellectuelles, motrices, sensorielles, comportementales ou sociales. »
2. Quels sont les différents TND ?
Le DSM-5 classe les troubles du neurodéveloppement de la façon suivante :
1. Handicap intellectuel
Trouble du développement intellectuel (avec degré de sévérité : léger, moyen, grave ou profond)
Retard global de développement
Trouble du développement intellectuel non spécifié
2. Troubles de la communication
Trouble du langage
Trouble de la phonation
Trouble de la fluidité verbale apparaissant durant l’enfance (bégaiement)
Trouble de la communication sociale (pragmatique)
Trouble de la communication non spécifié
3. Trouble du spectre de l’autisme (TSA)
4. Trouble déficit de l’attention / hyperactivité (TDAH)
5. Trouble spécifique des apprentissages
Avec déficit de la lecture (dyslexie)
Avec déficit de l’expression écrite (dysorthographie)
Avec déficit du calcul (dyscalculie)
6. Troubles moteurs
Trouble développemental de la coordination (dyspraxie)
Mouvements stéréotypés
Tics (Syndrome de Gilles de la Tourette ; Tics moteurs ou vocaux persistants (chroniques) ; Tics moteurs ou vocaux provisoires ; Autres tics spécifiés et non spécifiés)
Les TND en chiffres
Les troubles du neurodéveloppement concernent 1 personne sur 6.
On estime que :
l’autisme concerne 1 à 2 % de la population
les troubles Dys concernent 8 % de la population
le TDAH concerne 6 % des enfants et 3 % des adultes
le trouble du développement intellectuel concerne 1 % de la population
Plus de 50 % des personnes ayant un trouble du neurodéveloppement présentent un second TND, et d’autres maladies associées sont fréquentes : épilepsie, troubles gastro-intestinaux, pathologies cardio-vasculaires, pathologies de la vision et de l’audition, troubles du sommeil, troubles du comportement alimentaire, troubles anxieux et dépression.
70 % des personnes concernées ont des difficultés cognitives qui persistent à l’âge adulte.
Source : Stratégie nationale pour les troubles du neurodéveloppement 2023-2027.
3. Pourquoi repérer précocement les troubles ?
Un repérage précoce permet :
de réduire les délais de diagnostic,
d’intervenir le plus précocement possible avec des accompagnements adaptés, avec ou sans diagnostic,
d’éviter l’aggravation des difficultés ou la survenue de surhandicaps,
de soutenir les familles dès les premiers signes d’alerte.
4. Qui peut repérer les premiers signes ?
Les parents sont souvent les premiers à remarquer des signes inhabituels. D’autres professionnels peuvent aussi intervenir :
Ils peuvent orienter l’enfant vers des spécialistes pour un bilan plus approfondi.
5. Quels signes peuvent alerter ?
Certains comportements peuvent évoquer un comportement inhabituel, dès les premiers mois :
absence de babillage ou de contact visuel,
difficultés à interagir avec autrui,
retards dans le langage ou la marche,
comportements répétitifs ou intolérance aux changements,
agitation, difficulté à rester concentré.
Le carnet de santé remis à la naissance de l’enfant intègre désormais des pages concernant le repérage précoce (voir la section « Ressources pour le repérage et le diagnostic des enfants de 0 à 6 ans).
Soyez rassuré : que les troubles soient avérés ou non, il existe des solutions pour vous accompagner, vous et votre enfant. Lorsque vous suspectez un trouble, il est important d’en parler à votre médecin traitant. N’hésitez pas à consulter le site « 1000 premiers jours » pour découvrir les étapes de développement de bébé (et téléchargez la fiche pratique en cliquant ici).
5. Un parcours simplifié pour intervenir rapidement
Un dispositif national de repérage et d’intervention précoce a été mis en place pour les enfants de 0 à 6 ans :
consultation avec un professionnel de santé,
utilisation d’outils validés pour repérer les signes de TND,
orientation vers une plateforme de coordination et d’orientation (PCO),
prise en charge des bilans et interventions sans avance de frais, grâce à un financement par l’Assurance Maladie.
Les professionnels disposent de plusieurs ressources pour faciliter le repérage :
grilles d’observation validées,
recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS),
modules de formation dans le cadre de la stratégie nationale TND.
7. Une priorité de santé publique
Le repérage précoce s’inscrit dans la stratégie nationale pour les troubles du neurodéveloppement 2023-2027, qui vise à améliorer l’identification, l’accompagnement et l’inclusion des enfants concernés.
Par ailleurs, les assistants maternels peuvent être formés à l’accueil des enfants autistes dans le cadre de leur formation continue, comme le prévoit un arrêté publié le 5 novembre 2018.
La campagne « Agir Tôt », réalisée en partenariat avec l’ANECAMPS, vise à informer, mais aussi à guider les familles vers leur médecin lorsque l’enfant semble ne pas réagir comme il le devrait.
La deuxième campagne « Agir Tôt », diffusée depuis novembre 2024, offre une série de 8 films d’animation qui illustrent de façon simple des signes d’alerte possibles. Ils viennent compléter une première série de 9 films d’animation lors de la campagne de 2021. Ils sont tous visibles sur le site agir-tot.fr
