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Travailler quand on est une personne autiste – maintien en emploi et évolution professionnelle

Travailler quand on est une personne autiste – maintien en emploi et évolution professionnelle

Le maintien dans l’emploi est un enjeu essentiel pour les personnes autistes et pour les entreprises.
Il ne s’agit pas seulement de conserver un poste, mais de permettre à chacun d’exercer durablement son activité dans des conditions adaptées.

Les besoins d’aménagement peuvent évoluer avec le temps, les missions, ou les changements organisationnels.
Un suivi régulier et un dialogue de confiance entre le salarié et l’employeur sont les clés d’une inclusion réussie sur le long terme.


I. Prévenir les difficultés

A. Du côté du salarié

Certaines situations peuvent fragiliser la vie professionnelle : surcharge sensorielle, fatigue accrue, changement d’équipe, nouveaux outils ou consignes peu claires.
Reconnaître ces signaux précocement est important pour éviter que le stress ne s’installe.

Bon réflexe : en parler dès que possible à une personne de confiance (manager, tuteur, référent handicap, médecin du travail ou accompagnant de l’emploi accompagné).
Mieux vaut aborder la difficulté tôt, avant qu’elle ne devienne un blocage.

Conseils pratiques :

  • noter ce qui provoque de la fatigue ou du stress récurrent ;
  • identifier les moments où la charge de travail est trop forte ;
  • exprimer ses besoins de manière factuelle (« j’ai besoin de plus de temps pour… », « ce format de réunion est difficile pour moi »).

B. Du côté de l’entreprise

Pour l’employeur, prévenir les difficultés, c’est avant tout observer, écouter et adapter.
Les signes d’alerte peuvent être discrets : isolement, irritabilité, erreurs inhabituelles, repli ou baisse d’implication.

Bonnes pratiques :

  • créer un climat où le salarié se sent libre de parler ;
  • organiser des points réguliers pour aborder les réussites et les éventuelles difficultés ;
  • proposer des solutions d’ajustement simples avant d’envisager un changement de poste ;
  • impliquer le référent handicap ou la médecine du travail dès les premiers signes de fragilité.

II. Adapter durablement le poste et l’environnement

A. Pour le salarié

Les conditions de travail idéales peuvent changer avec le temps.
Ce qui fonctionnait lors de la prise de poste ne convient pas forcément plusieurs années plus tard.

Conseils :

  • réévaluer ses besoins régulièrement (bruit, éclairage, rythme, interactions) ;
  • demander un rendez-vous avec le médecin du travail en cas de difficulté persistante ;
  • se faire accompagner par Cap Emploi ou l’emploi accompagné pour formaliser les besoins d’aménagement ;
  • se rappeler que demander une adaptation n’est pas un signe de faiblesse, mais un droit.

B. Pour l’entreprise

Adapter durablement le poste, c’est permettre au salarié d’exercer dans un cadre stable et respectueux de ses besoins.
Ces adaptations ne sont pas figées : elles peuvent évoluer au fil des années.

Bonnes pratiques :

  • planifier un point annuel sur les conditions de travail avec le salarié et le référent handicap ;
  • adapter la charge de travail, les objectifs ou les outils selon les besoins identifiés ;
  • prévoir une période d’accompagnement renforcé lors des changements d’équipe ou de manager ;
  • solliciter les aides financières de l’Agefiph ou du FIPHFP si des aménagements techniques ou humains sont nécessaires.

III. Favoriser la formation et l’évolution professionnelle

A. Pour le salarié

L’accès à la formation et à l’évolution de carrière est un droit fondamental.
Cependant, les conditions d’apprentissage peuvent nécessiter des ajustements.

Conseils :

  • informer le formateur de ses besoins particuliers (supports écrits, rythme, consignes visuelles) ;
  • demander des pauses supplémentaires si la formation est dense ;
  • solliciter l’accompagnement du référent handicap de l’entreprise pour faciliter l’accès à la formation ;
  • envisager des formations à distance si le cadre collectif est trop stimulant.

B. Pour l’entreprise

L’employeur a un rôle essentiel dans la progression professionnelle du salarié.
Favoriser la montée en compétences renforce la motivation, la fidélisation et la performance de l’équipe.

Bonnes pratiques :

  • garantir un égal accès à la formation continue et aux mobilités internes ;
  • prévoir des adaptations pédagogiques simples : supports écrits, rythme modulé, reformulation ;
  • valoriser les compétences acquises lors des entretiens professionnels ;
  • encourager le mentorat et le tutorat entre pairs.

IV. En cas de difficulté persistante

A. Pour le salarié

Si les difficultés s’aggravent malgré les ajustements, plusieurs acteurs peuvent être sollicités :

  • la médecine du travail, pour proposer de nouveaux aménagements ;
  • Cap Emploi, pour rechercher des solutions de maintien ou de reclassement ;
  • le dispositif d’emploi accompagné, pour un soutien continu ;
  • la MDPH, pour réévaluer les droits (RQTH, AAH, orientation, emploi accompagné).

Il ne faut pas hésiter à demander de l’aide : les démarches peuvent être complexes, mais plusieurs professionnels peuvent les faciliter.

B. Pour l’entreprise

Les situations de fragilité nécessitent une approche coordonnée.
L’objectif n’est pas de « gérer un problème », mais de préserver une compétence et d’adapter le cadre de travail.

Bonnes pratiques :

  • réunir le salarié, le référent handicap, la médecine du travail et, si besoin, Cap Emploi ;
  • envisager un aménagement temporaire (télétravail, temps partiel thérapeutique, changement de poste) ;
  • valoriser les efforts d’adaptation de part et d’autre ;
  • formaliser les décisions dans un plan de maintien dans l’emploi.

À retenir

  • Le maintien dans l’emploi repose sur la prévention, la communication et la flexibilité.
  • Les besoins d’aménagement peuvent évoluer avec le temps.
  • Le dialogue entre salarié et employeur permet de trouver des solutions avant la rupture.
  • L’accès à la formation et à la mobilité interne est un droit pour tous.
  • Les acteurs spécialisés (Cap Emploi, emploi accompagné, médecine du travail, MDPH) peuvent accompagner la démarche.

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